Nos 5 newsletters pour bien finir l'année…

Le Top 5 de fin d'année – ANTIDOTES x Biens Urbains – Le coliving…

Courriel
8 min ⋅ 22/12/2022

Tout d'abord…

Bye bye 2022…

ENFIN ! Ça y est, les newsletters indépendantes vont pouvoir prendre leurs quartiers d’hiver, tout comme les passionné·es et curieux·ses qui les font vivre durant l'année. Le temps d’une révolution autour du soleil, le cosmos des infolettres aura vécu plusieurs chamboulements : la mort des étoiles (très) filantes Bulletin et Revue, et surtout la naissance de Courriel, qui vous propose de scruter la galaxie des infolettres depuis déjà quatre numéros (et ce n'est que le début !). En attendant qu'on revienne l'année prochaine avec une formule revisitée et encore plus mordante (visuellement, notamment), nous vous avons concocté une sélection de 5 newsletters incontournables que vous n'avez sûrement pas vu passer, et auxquelles il faut impérativement vous abonner avant le passage à 2023 ! Bonne nouvelle : elles vous serviront également à faire le·la malin·e lors du traditionnel dîner de Noël… Prêt·es ? C'est parti !  

  1. Pour se téléporter dans les années 80. Cool et vintage, The Palm Report de Poolsuite nous plonge dans une époque où le changement climatique était un lointain mirage, avec des photos de maisons gigantesques, de voitures vintage et de gens ultra-glamour…

  2. Pour être au taquet sur les discussions historiques. Intransigeante et pointue, La botte de Champollion interroge depuis ses débuts en fanfare le rapport des musées de France et d'ailleurs à leur passé colonial.

  3. Pour les chineurs d'idées. On trouve tout (et n'importe quoi) dans Dense Discovery, missive parfaite pour celles et ceux qui aiment flâner et découvrir des choses inattendues, dans une ambiance fort agréable et à une fréquence raisonnable.

  4. Pour celles et ceux qui voudraient réinventer la ville. La newsletter d'une agence de conseil et de recherche urbaine, avec (pourtant !) des textes passionnants (si si) : Dixit.net

  5. Et la newsletter qui vous ouvrira des portes (habituellement fermées). Billet de sortie, une NL hyper fouillée et inattendue à propos de la vie dans les prisons françaises, « qui lève les écrous et les tabous du milieu carcéral ».

En attendant, on vous souhaite de très bonnes fêtes de fin d'année et on vous donne RDV dès la rentrée !


La newsletter de la semaine

Marine Mugnier et Delphine Tayac, fondatrices du Collectif AntidotesMarine Mugnier et Delphine Tayac, fondatrices du Collectif Antidotes

Une newsletter pour rester en vi(e)lle

Sa ville idéale ? « Un mix entre Copenhague pour le super réseau de pistes cyclables, Helsinki pour sa politique de logement ambitieuse, et Lisbonne pour les couleurs. » En mode contre-pied de l’exode urbain annoncé, Delphine Tayac nous présente la newsletter Biens Urbains : de l’info pour citadin·e·s en quête d'initiatives pour mieux vivre en ville. Avec Marine Mugnier (elles sont deux), les journalistes pigistes basées à Toulouse sont ambassadrices du journalisme de solutions (expliqué ici) : elles courent les communes de l’hexagone pour flairer les solutions et nuancer les mérites précoces qu’on leur prête – souvent – trop facilement. Une newsletter optimiste et loin d’être naïve avec un seul mantra : la ville, c’est pas si terrible !

C’est une newsletter de terrain et d’enquête, pourquoi ce choix ?

Delphine Tayac : On n'avait pas envie de lancer une newsletter gratuite. Être payé, c’est quelque chose pour lequel on bataille au quotidien en tant que pigiste donc c’était important pour nous, psychologiquement, de se dire que même si le projet est modeste on fait en sorte d’avoir une rétribution pour notre travail. Mais en face de ça, il fallait une plus-value. Et la plus-value qu’on peut offrir c’est notre travail de journaliste de solutions. C’est aussi le regard différent qu’on pose sur le traitement de l’information et notre manière de mettre à l'œuvre nos compétences pour proposer un contenu original. 

Est-ce que lancer votre newsletter c’est aussi une manière d’être plus indépendantes vis-à-vis des rédactions classiques ?

D. T. : On voit ça comme un petit labo pour expérimenter et creuser des sujets qui nous intéressent et nous questionnent, mais qu’on ne pourrait pas forcément faire en pige dans d’autres journaux. Avant de monter notre collectif, on a été cheffe d’édition dans un journal. Et quand on a goûté au fait de choisir ses sujets et d’orchestrer tout un numéro, on a envie d’y revenir.

« On expérimente ça, car c’est un vrai challenge de se démarquer face à toutes les offres éditoriales qui existent. »

Comment ce format vous permet de lutter contre la fatigue informationnelle, un thème qui vous est cher ?

D. T. : Il faut utiliser notre savoir-faire journalistique pour faire le tri à la place des citoyens. Faites-nous confiance, on va aller dans ce flux, naviguer dedans, et ressortir les informations les plus pertinentes, en prenant soin de les vérifier. En faisant du journalisme de solutions, on lutte aussi contre le «tout est foutu ». On sait qu’on contrebalance tout un tas de contenu que les citoyens consomment tous les jours et c’est pour ça qu’on y tient.

Quel est votre rapport au genre newsletter ?

D. T. : Ça me facilite la vie et m’offre des petits moments de plaisir. Je dirais que je consomme deux types de newsletters : celles qui m’offrent des rendez-vous, et de manière plus classique des newsletters d’informations. J'appréciais par exemple la newsletter de Titiou Lecoq de Slate avant sa grosse pause. J’avais l’impression d’avoir une copine qui m’écrivait. Bulletin, de Jean Abbiateci, crée aussi ce rendez-vous avec un état d’esprit bien particulier. J’ai des newsletters de curation sur certains sujets qui m’intéressent, comme le concentré vélo de Léry. C’est une infolettre sur l’actu du vélo et des sujets de société à propos de la bicyclette, mais sans cyclisme sportif. Je suis aussi abonnée à Tech Trash et Climax pour le ton qu’ils ont.

Quel numéro de Biens Urbains as-tu particulièrement apprécié publier ?

D. T. : Pour la journée internationale des violences sexistes et sexuelles faites aux femmes, on s’est dit qu’on allait faire une newsletter entièrement dédiée à ce sujet. J’ai pris beaucoup de plaisir à explorer une thématique sur tout un numéro, creuser et proposer un regard à 360°. On expérimente ça, car c’est un vrai challenge de se démarquer face à toutes les offres éditoriales qui existent. Ce qui était chouette, c’était de pouvoir apporter notre vision particulière, urbaine et féministe, sur une cause qui fait désormais partie des sujets de société qu’on essaye de traiter avec un regard décalé. En se demandant si, à la fin, les mesures qui sont prises marchent.


Tendance infolettre

Vivre avec vos collègues dans une grande coloc qui mélange vie pro et perso, ça vous botte ?Vivre avec vos collègues dans une grande coloc qui mélange vie pro et perso, ça vous botte ?

Le coliving

Depuis le début de l'année, le « coliving » est partout dans les articles lifestyle. Un peu comme le coworking, il s'agit de subdiviser les grands appartements que plus personne ne peut se payer, cette fois pour les transformer en chambres + espaces communs.

Et comme toute tendance, le coliving à ses newsletters, à commencer par celles des entreprises qui en vendent, à destination des familles monoparentales ou des Parisiens occasionnels. La thématique revient aussi souvent dans les newsletters business / tendances, et dans pas mal de newsletters sur l'immobilier destinées aux investisseurs. En parallèle (littéralement : c'est dans la colonne d'à côté) on peut voir les expositions, concerts, publications, rencontres et manifestations culturelles qui se tiennent en France — souvent en région parisienne mais pas uniquement — en rapport avec la culture d'Amérique Latine. Y avaient par exemple été recommandés ces derniers temps l'extraordinaire documentaire Mon pays imaginaire ou une soirée Petit Brésil à Marseille.

Mais le coliving, ce n'est pas seulement un truc de Parisien·ne·s. La newsletter Longévité aborde régulièrement le sujet sous l'angle de l'habitat des séniors, qui est un vrai enjeu. Aux États-Unis, SuperNuclear parle ouvertement des questions financières et concrètes d'un projet immobilier à plusieurs familles — il n'existe pas encore l'équivalent en France, mais on ne serait pas surpris que quelqu'un débarque bientôt sur ce créneau avec un guide de survie à destination des ex-Parisiens relocalisés sur la côte Atlantique ou dans les Cévennes.


MERCI D'AVOIR LU JUSQU'ICI 🙏

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Cette édition a été rédigée par Alexandre Leguen, Martin Lafréchoux, Nicolas Beublet, Lauren Boudard et Dan Geiselhart. Vous pouvez aussi nous envoyer vos remarques, avis et critiques, on adore (vraiment) ça : hello@crrl.xyz. Et allez faire un tour sur crrl.xyz. Allez, bisous.

Cette lettre a été conçue par Courriel en collaboration avec l'équipe de Kessel Media. Merci à eux !

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Courriel

Par Lauren et Dan

Courriel, la newsletter des newsletter, est écrite par l'équipe derrière Tech Trash et Climax.