Muzeodrome - La France vue par les expats - L'infolettre, ta radio préférée
Bienvenue dans cette nouvelle édition de Courriel! Et de 8 ! Pour le menu de la semaine, préparez-vous à mastiquer de l’infolettre de qualité. On n’aura pas peur de pratiquer l’introspection de nos âmes franchouillardes avec la France vue par les expats. Histoire de mettre les petits plats dans les grands, on dépoussière musées et expos avec l’inénarrable salve quinzomadaire Muzeodrome. Et, pour couronner le tout, on vous sert quelques pépites en guise d’apéro, afin de remplacer rapidement vos radios préférées. Allez hop, à table !
Top 3 de la semaine
"Ef" couverture de l'album - Substack T-Recs
L’infolettre, ta radio préférée
Dans un monde sans prescripteurs culturels hégémoniques, la conversation sur les nouvelles chansons est fragmentée au point d’être impossible à suivre. On est vite perdu face à l’avalanche de nouveautés, et on finit par se réfugier dans des playlists algorithmiques infinies et un peu fades, ou les tubes des groupes qu’on aimait quand on avait quinze ans. En fin de compte, on se retrouve à écouter Beyoncé avec tout le monde, pour retrouver le plaisir innocent de pouvoir parler avec d’autres gens des chansons qu’on a entendues.
Heureusement, comme d'habitude, les newsletters sont là — comme le dit l'autrice de Record Store, « peut-être que Substack est la plateforme idéale pour partager des chansons » :
Hear Hear : une newsletter mensuelle synthétique, avec des recommandations de playlists, de chansons et d'artistes à écouter. Plus besoin d'éplucher Pitchfork, Rolling Stone et The Quietus pour se tenir au courant de ce qui sort.
Semipop Life: pas de chichis, juste des chansons avec quelques mots bien sentis pour expliquer pourquoi on devrait cliquer sur Play. Les recommandations sont éclectiques et pointues, avec des morceaux qui brûlent le bout des doigts tellement ils sont juste sortis du four.
The Unskippables : chaque mardi matin, Tyler McCauley envoie une sélection de cinq chansons qui valent la peine d’être écoutées, accompagnées de takes modérément hot.
Bonus :T-Recs, une newsletter où Tyler fait une recommandation par jour (!). Et ces recommandations ne sont pas toujours des chansons, mais quand c’est le cas, il s’agit de groupes new-yorkais avec 14 abonnés à leur chaîne YouTube qui vous donneront six mois d’avance, même sur les plus pointus de vos amis. Prêt·es à geeker ?
La newsletter de la semaine
Dans sa 122ème édition, Muzeodrome présente l'expérience numérique du Rijksmuseum, musée national des Pays-Bas, sur l'oeuvre de Johannes Vermeer.
Médiation culturelle 2.0
Aller au musée c’est barbant ? Une exposition, même pas en rêve ? À tous les barbés des musées poussiéreux, Omer Pesquer dégaine murs numériques et autres chasses au trésor virtuelles pour raviver la flamme. Ce pionnier du numérique (il raconte qu’il a eu son premier ordi en 1982, un ZX81) fait le pont entre l’univers muséal et celui des technologies numériques, pour stimuler la rencontre avec le public. Dit autrement : il accompagne un monde un peu à la traîne à utiliser un autre monde très rapide. Depuis fin 2019, il raconte ce tourbillon créatif dans une infolettre bimensuelle gratuite :Muzeodrome.
Muzeodrome existe depuis plus de trois ans, déjà. Qu’est-ce qui t’a poussé à démarrer l’aventure ?
Omer Pesquer : À la fin des années 2010, après avoir trop erré et publié dans les réseaux socionumériques, j’ai souhaité revenir à des formes de publication plus maîtrisées et plus lentes. J’ai toujours publié : des fanzines papiers, des sites et expérimentations web comme le générateur UnTitre. Je lisais plusieurs infolettres et je me disais qu’il serait pertinent de partager les découvertes que j’effectuais dans mon milieu professionnel, celui des musées.
Comment est-ce qu’on continue de choyer son infolettre après plus de 122 éditions ? Qu’est-ce qui maintient la magie ?
O. P. : Le premier numéro de Muzeodrome a été le début d’un voyage au long cours. Un voyage qui demande du temps et de l’énergie. Entre chaque publication, les échanges avec mon lectorat et d’autres membres de la #TeamInfolettre me permettent de recharger les batteries pour aller à l’étape suivante de l’aventure.
« Avec la newsletter, j’ai souhaité revenir à des formes de publication plus maîtrisées et plus lentes. »
Muzeodrome revendique plus de 3333 abonnées selon ton dernier numéro. Dans un sondage réalisé dans l’édition #118, des abonné·es se disent prêts à te soutenir économiquement. Tu as déjà réfléchi à passer à une formule payante ?
O. P. : Pour continuer de faire grandir le projet, ma principale piste de monétisation est la mise en place d’un club Muzeodrome. Club dont je dois définir précisément les contours. Qu’est-ce que celui-ci va proposer ? Des rencontres ? Des publications ? J’envisage aussi d’essayer la sponsorisation. Dans le prolongement de Muzeodrome, je propose aux institutions culturelles de les accompagner pour développer de belles infolettres.
Parmi la centaine d’éditions de Muzeodrome, difficile d’en choisir une ! Mais si tu devais en citer quelques-unes qui t’ont marqué, ça serait lesquelles ?
O. P. : Question difficile, même si j’ai déjà un peu répondu à celle-ci dans le numéro 100 de l’infolettre. Muzeodrome, c’est plus 500 petits articles et entretiens. Je vais bientôt mettre en place un site web pour rendre plus visible cette richesse de contenus. Pour l’instant, le numéro le plus plébiscité par les lectrices et les lecteurs est « En attendant que ce soit fini », avec le mème de Bernie Sanders.
Tendances infolettres
Les spécialités françaises chroniquées par une écrivaine de voyage britannique. Ici, les moules au maroilles. Substack Cartes Postales
Fenêtre sur le monde : la France vue par les expats
D’habitude, cette rubrique est dévolue aux newsletters qui parlent de pays lointains et exotiques (l’Allemagne, par exemple), mais cette semaine on s'est dit qu’il y avait un dépaysement certain à découvrir le regard des gens qui ont choisi de vivre en France.
Pour commencer, il y a non pas une, mais bien deux newsletters appelées The French Dispatch (évidemment), qui représentent d'ailleurs les deux facettes de la « newsletter-qui-parle-de-la-France » : l'une est tenue par une expat’ américaine qui envoie des poèmes un peu cryptiques, et l'autre par un « expert en politique internationale », membre de la LREM aux Pays-Bas, et proposeune analyse en anglais de l'actu politique française de la semaine. Évidemment les newsletters de la première catégorie sont plus marrantes.
Elles sont souvent écrites par des femmes expats (ou femmes d'expats) anglo-saxonnes, parfois blasées par le concept de dépaysement, mais pas encore totalement lassées de la France. Paris et la Provence sont surreprésentés, mais il y a au moins Rachel Ifans pour envoyer ses Cartes postales de coins plus exotiques tels que Dunkerque ou l'Auvergne.
Pour recevoir les prochains numéros de Courriel (si vous n'êtes pas encore inscrit·e), c'est par ici.
Cette édition a étérédigée par Martin Lafréchoux, Alexandre Leguen, Nicolas Beublet, Lauren Boudard et Dan Geiselhart. Vous pouvez aussi nous envoyer vos remarques, avis et critiques, on adore (vraiment) ça : hello@crrl.xyz. Et allez faire un tour sur crrl.xyz. Allez, bisous.
Cette lettre a été conçue par Courriel en collaboration avec l'équipe de Kessel Media. Merci à eux !